Une nuit au poste de police

Publié le par Lily

Il y a des moments où l'on se sent complètement à plat, sans raison particulière. On a beau essayer de se coucher plus tôt, de cumuler les litrons de café, de carburer au coca (light, soyons sérieux!), rien à faire : on reste ramollo du ciboulot.

 

Et voilà pourquoi je me suis retrouvée à passer la nuit au poste de police. D'accord, le corolaire n'est pas évident. Je développe.

 

imagesCACT6LQI.jpgAprès une journée de boulot particulièrement harassante, je rentre chez moi, assez guillerette (le verre pris avec un ami y a fait pour beaucoup. Ben quoi? Ce n'est pas parce qu'on est fatigué qu'il faut se laisser aller!).

J'avais encore les marques de faux yeux que je m'étais dessinés sur les paupières, celles-ci se fermant toutes seules devant mon ordi (à ce propos, inutile d'essayer : ça ne fonctionne que dans les cartoons. Non seulement je me suis fait griller par mon boss, mais en plus, le marqueur, c'est indélébile. Je suis donc condamnée à me coltiner un look de gothique dépressive assez effrayant, d'après le poil hérissé du chat qui sort les griffes dès que je l'approche...).

 

Je me traîne jusqu'à chez moi, des bulles plein la tête (ne vous fiez pas aux apparence : je n'ai bu que de la limonade. Ou presque) et au moment d'ouvrir la porte, je constate que la clé ne rentre pas dans la serrure. Une pensée fulgurante me traverse alors l'esprit : "Mais qu'est-ce que c'est que ce binz?!". Je réessaye une fois, deux fois, change de clé, soupire, m'énerve puis réessaye quand tout à coup, la porte s'ouvre brusquement sur un bonhomme en caleçon à fleurs, bedon à l'air, une blonde un peu vulgos tenant un manche à balais menaçant sur ses talons. Sur le coup de la surprise, je me mets à hurler (ce qu'ils firent simultanément) avant de leur demander (très poliment): "'MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FAITES CHEZ MOI??!"... Dans tout le brouhaha de jurons et autres gentillesses, je finis par comprendre que je m'étais un peu trompée d'étage, et que j'avais débarqué comme une fleur à 1h30 chez mes charmants voisins.

 

Evidemment, les choses ne s'arrêtent pas là : la rombière, effrayée et paniquée, a eu l'intelligence d'appeler la police pour porter plainte pour tentative d'effraction. L'équipe de choc (trois gaillards tout de même) est intervenue et tout le monde a eu le droit a un tour gratuit dans une jolie camionnette bleue et blanche (ils n'avaient pas poussé le vice jusqu'à allumer le girophare...). Je peux vous dire que, moi qui adore Paris by night, j'ai quelque peu déchanté.

 

Une fois arrivés, mes voisins, au sens de l'humour débordant, sont entendus pour leur plainte,camion.jpg pendant que je m'exaspère à dénouer ce quiproquo. Je crois que la trace du marqueur sur mes yeux a un peu joué en ma défaveur là aussi, d'autant plus que, vue l'heure avancée, on ne peut pas dire que j'étais au maximum de ma "fraîcheur"... Bref, on me fait souffler dans le ballon (alors que je n'ai pas de voiture!), on me pose toute sorte de questions des plus incongrues ("Savez-vous quel jour nous sommes?") et on me parle de personnes au nom bizarre ("Ah ouais, tu ne connais pas "Joe la Frite"?).

C'est à ce moment-là que j'ai commencé à psychoter légèrement sur ce qui m'attendait (entre nous, s'imaginer enfermée dans une pièce sordide de 2m², avec des WC sans papiers toilette, un lit sans matelas et la grosse Bertha aux allures de matrone comme compagne de chambrée, y'a de quoi faire flipper Bouddha en personne. Et je ne vous parle pas de la montée d'angoisse provoquée par l'idée de porter la rayure verticale, rayure aux effets désastreux sur mon corps de déesse antique - très très antique la déesse... Là aussi, y'a de quoi frôler l'hystérie).

 

Finalement, au bout de deux et demie bien tassées, je suis relâchée... avec les compliments du jury! En fait, les mecs s'ennuyaient un peu au commissariat et étaient en manque de divertissement (ils en étaient à leur troisième rediffusion de La Ferme célébrité... c'est sûr, ça laisse des séquelles). Voilà. J'ai servi de divertissement à l'équipe de nuit du commissariat de mon quartier. On va peut-être me croire maintenant quand je dis que j'a la guigne!

 

imagesCAYAVNY2.jpgC'est donc au petit matin, "fraîche comme le rosé" selon les bons mots de tata Kronenbourg, que j'ai enfin regagné mon home sweet home (au bon étage, et du 1er coup cette fois!) avant d'aller m'effondrer comme une crêpe sur mon canapé. En me réveillant quelques heures plus tard, j'avoue avoir eu un doute sur la réalité de ce cauchemar débile. Jusqu'à ce que je vois mon teint cireux et mes yeux "charbonnards" (l'effet "charbonneux" ayant attrait à une recherche stylistique et stylisée maîtrisée, ce qui n'était pas du tout le cas ici) dans le miroir.

 

La leçon à tirer de cette histoire est que, crevée ou pas, mieux vaut préférer les escaliers à l'ascenseur (surtout quand vous habiter au 1er étage)... ça vous évitera des mésaventures absurdes... et de devoir déménager sous peine d'assouvir une terrible vengeance sur vos voisins au QI de piaf!

L'autre option est de ne pas avoir de voisins. Ou de gueuler plus fort qu'eux. A méditer...

 

 

 

 

 

PS : Je tiens à rassurer les amis qui lisent ce blog : vous vous en doutez, je n'ai pas réellement fini au poste de police (enfin du moins, pas cette fois-ci). C'était pour le POISSON D'AVRIL!... Bon, promis, l'an prochain, j'en ferai un drôle.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> arf!! jme suis bien fait avoir aussi..sacrée Lily...<br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> Je me suis faite eue en beauté. J'en étais déjà à attendre le TR (fameux dans le corps médical) avec le "respirez bien fort" de l'agent pour voir si en plus tu n'étais pas une mule du cartel<br /> colombien.....<br /> <br /> <br />
Répondre